Trêve hivernale : tout ce qu’il faut savoir

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Une maison miniature entourée d'une écharpe en laine rouge

 

La trêve hivernale a débuté le 1er novembre. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette période de l’année où il est impossible d’expulser un locataire indélicat et quelle solution adopter pour bien protéger votre logement en tant que propriétaire-bailleur.

Qu’est-ce que la trêve hivernale ?

La trêve hivernale correspond à une période durant laquelle il est impossible d’expulser un locataire, même en cas d’impayés de loyer. La procédure d’expulsion est alors reportée.

Cette période commence le 1er novembre et se termine le 31 mars de l’année suivante, selon la loi Alur (loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) promulguée en mars 2014.

Quelles sont les dates de la trêve hivernale 2025-2026 ?

La trêve hivernale a débuté le samedi 1er novembre 2025. Elle se terminera le mardi 31 mars 2026.

Bon à savoir

La trêve hivernale a été instaurée en 1956 (loi n°56-1223 du 3 décembre 1956).

Qui est concerné par la trêve hivernale ?

Tous les locataires sont concernés et protégés par la trêve hivernale.

Il existe certaines exceptions. Ainsi, il est possible de procéder à une expulsion pendant cette période en fonction de critères bien précis :
1. Le locataire doit bénéficier d’une solution de relogement : cette solution doit correspondre aux besoins de la famille.
2. Le locataire est installé dans un logement ou un immeuble touché par un arrêté de mise en sécurité : cela signifie que le locataire loue un bien insalubre ou qu’il y a un réel danger pour ce dernier à demeurer dans le logement. Ainsi, l’expulsion peut être immédiate.
3. L’expulsion du locataire (époux ou conjoints) du domicile conjugal a été ordonnée par le juge aux affaires familiales : dans le cadre de l’ordonnance de non-conciliation d’une procédure de divorce.
4. L’expulsion d’un locataire (époux, conjoints, concubins ou partenaires de Pacs) violent, que ce soit envers un enfant ou dans le couple, a été ordonnée par le juge aux affaires familiales : dans le cadre d’une ordonnance de protection.

Squat : les squatteurs sont-ils protégés par la trêve hivernale ?

Non, les squatteurs ne sont pas protégés par la trêve hivernale, et plus précisément ceux qui occupent illégalement un domicile, qu’il s’agisse d’une résidence principale ou secondaire. Dans ce cas précis, ils peuvent être expulsés à n’importe quel moment de l’année, via le concours de la force publique.

La notion de « squat » s’applique désormais aussi aux locaux commerciaux, agricoles et professionnels, depuis l’adoption de la loi Kasbarian en 2023.

Si les squatteurs occupent un terrain ou un garage, la situation est légèrement différente puisque c’est le juge ayant ordonné l’expulsion qui peut décider de supprimer la trêve hivernale ou de réduire simplement sa durée.



« La trêve hivernale suspend toute mesure d’expulsion à l’encontre d’un locataire. Néanmoins, elle ne peut être opposée par le squatteur qui occupe illégalement un logement, qu’il s’agisse d’une résidence principale ou secondaire (cf. article L412-6 du Code des procédures civiles d’exécution). »
Maître Manuel Raison, Cabinet Raison Avocats, spécialisé en droit de l’immobilier, de la construction et de la copropriété.

Quelles sont les personnes protégées pendant la trêve hivernale ?

Certains locataires sont « protégés » durant la trêve hivernale. Pour les expulser, il est obligatoire de leur proposer une solution de relogement.

C’est le cas des personnes âgées de plus de 65 ans et des personnes handicapées dont les ressources sont inférieures aux plafonds qui ont été fixés par la loi.

Procédure d’expulsion locataire : peut-on l’engager durant la trêve hivernale ?

Oui, il est possible d’engager une procédure d’expulsion de votre locataire durant la trêve hivernale. C’est même recommandé !

En effet, cette procédure est longue, coûteuse et est à votre charge en tant que propriétaire-bailleur. Une telle procédure peut durer en moyenne entre six mois minimums jusqu’à deux ans.

Ainsi, plus vous tardez à lancer la procédure d’expulsion, plus cette dernière sera longue et chère. Il est donc fortement conseillé de ne pas attendre et de la lancer dès que possible.

Parce que cette procédure entraîne un certain nombre d’étapes à respecter, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel de l’immobilier.

Bon à savoir

Un propriétaire-bailleur ne peut pas faire justice lui-même. En effet, en cas de non-respect de la procédure d’expulsion légale, vous encourrez trois ans de prison et 30 000 euros d’amende (loi Alur).

Propriétaires : quelle assurance souscrire pour protéger votre bien ?

La meilleure solution pour protéger votre bien immobilier des risques locatifs est de souscrire à une assurance spécialisée : l’assurance des loyers impayés (ou Garantie des Loyers Impayés).

Ce contrat d’assurance permet de sécuriser vos revenus locatifs et de protéger votre bien immobilier :
• des impayés de loyer,
• des détériorations ou dégradations immobilières,
• des litiges,
• de l’occupation illégale du logement (ou squat).

Certains assureurs proposent également de couvrir votre bien contre la vacance locative, c’est-à-dire la période pendant laquelle votre logement est inoccupé.

C’est le cas de GALIAN-SMABTP, l’assureur de référence des professionnels de l’immobilier et de leurs clients, qui vous propose un contrat GLI avec des garanties complètes pour une protection optimale.

Pour le souscrire, vous pouvez faire appel à votre administrateur de biens (ADB) partenaire de GALIAN-SMABTP. Il se chargera de tout pour vous !

Vous doutez de l’intérêt d’une assurance des loyers impayés ? Sachez qu’en plus de couvrir votre bien des principaux risques locatifs, elle est 100 % déductible de vos revenus fonciers !

En résumé

Exception trêve hivernale : quel locataire ne peut-on pas expulser d’un logement ?

Certains résidents d’un logement sont « protégés » car considérés comme vulnérables ou prioritaires. C’est le cas des personnes âgées de plus de 65 ans ou des personnes handicapées qui ont des ressources inférieures aux plafonds fixés par la loi.

Quand la trêve hivernale ne s’applique pas ?

La trêve hivernale, qui suspend les expulsions de locataires entre le 1er novembre et le 31 mars, connaît des exceptions. Elle ne s’applique pas :
• si le logement est occupé illégalement (squat),
• si une solution de relogement adaptée est proposée (le nombre de pièces doit alors correspondre au nombre d’occupants),
• si l’expulsion du domicile conjugal est ordonnée par un juge,
• dans certains cas spécifiques comme la reprise du logement par le propriétaire pour l’habiter.

Peut-on couper l’électricité pour facture impayée ?

Oui, il est possible de couper l’électricité pour facture impayée, sauf pendant la trêve hivernale, c’est-à-dire du 1er novembre au 31 mars de l’année suivante. Durant cette période, les fournisseurs d’électricité ne peuvent ni couper ni réduire la puissance de l’électricité. En dehors de cette période, la coupure n’intervient qu’après plusieurs relances et l’envoi d’une mise en demeure. Il est possible d’éviter la coupure d’électricité en demandant un échelonnement de votre dette auprès de votre fournisseur.

Quand se termine la trêve hivernale en 2026 ?

La période de la trêve hivernale doit s’achever le 31 mars 2026.

Loi : qui peut être expulsé pendant la trêve hivernale ?

En hiver, il est possible d’expulser :
• un locataire bénéficiant d’un relogement,
• un locataire dont le logement ou l’immeuble est touché par un arrêté de mise en sécurité (qui présente un danger),
• un locataire dont l’expulsion du domicile conjugal a été ordonnée par le juge aux affaires familiales, et ce, dans le cadre d’une ordonnance de protection ou de non-conciliation d’une procédure de divorce.