Rénovation énergétique : quel est le rôle des syndics de copropriété ?
Alors que la rénovation énergétique fait la une de l’actualité du secteur de l’immobilier, quel rôle jouent les syndics ? Quelles sont les difficultés auxquelles ils doivent faire face ? Enfin, quelles sont les aides et les obligations pour la rénovation énergétique des copropriétés ? Décryptage.
Rénovation énergétique des copropriétés : quel rôle joue le syndic ?
Le syndic joue un rôle central dans les projets de rénovation énergétique des copropriétés.
Il est un relai entre toutes les parties du projet : les copropriétaires, le conseil syndical, les artisans, le maître d’ouvrage, l’architecte, etc. En effet, c’est lui qui informe, conseille et oriente le projet. Le syndic de copropriété est donc un intermédiaire entre les copropriétaires et les professionnels du bâtiment, tant sur le plan informationnel que juridique ou financier.
En outre, le syndic doit également expliquer et présenter les différentes lois aux membres de la copropriété, afin de leur faire comprendre quelles sont leurs obligations et comment y répondre.
Copropriétés : la rénovation énergétique est-elle obligatoire ?
La réponse est oui. Elle concerne notamment les investissements locatifs. En outre, les biens classés F et E, c’est-à-dire les passoires thermiques, seront interdits à la location dès 2028 et 2034 ; c’est déjà le cas pour les biens classés G depuis le 1er janvier 2025.
Pour continuer à louer, il y a donc une obligation de rénovation énergétique.
D’autres obligations s’appliquent pour les copropriétés. Par exemple, une copropriété, en fonction de sa taille, a désormais l’obligation de réaliser un diagnostic de performance énergétique collectif, également appelé « DPE collectif » (article 158 de la loi n°2021-1104).
Ce DPE collectif est obligatoire :
1. Pour les copropriétés de plus de 200 lots : depuis le 1er janvier 2024.
2. Pour les copropriétés entre 50 et 200 lots : depuis le 1er janvier 2025.
À partir du 1er janvier 2026, il s’appliquera aussi aux copropriétés de 50 lots maximums.
La loi Climat et Résilience du 24 août 2021 a instauré une autre obligation : le plan pluriannuel de travaux (PPT). De quoi s’agit-il ? D’un plan précis qui sert à estimer et à planifier tous les travaux de rénovation que va devoir subir une copropriété sur dix ans. Le PPT est obligatoire pour toutes les résidences âgées de plus de 15 ans.
Les copropriétés doivent par ailleurs constituer un fonds de travaux, et ce, depuis 2015, soit réserver 5 % minimum du budget prévisionnel de l’année pour la rénovation et l’entretien de la résidence. Ce fonds ne concerne que les copropriétés de plus de 10 lots. Ce sont les copropriétaires qui l’alimentent par le biais d’une cotisation obligatoire collectée par le syndic.
Pour être informé de toutes vos obligations en tant que copropriétaire, et suivre les dernières règlementations liées à la rénovation énergétique, rapprochez-vous de votre syndic.
Votre syndic pourra également vous accompagner dans la souscription d’assurances dédiées aux copropriétaires, à l’image d’une dommages-ouvrage, d’une assurance multirisque copropriété ou d’une protection juridique.
Copropriété : combien coûte un DPE collectif ?
Selon les données de l’ADEME (Agence pour la transition écologique), réaliser un DPE collectif coûte entre 1 000 et 5 000 euros. Ce prix varie en fonction de la taille de la copropriété, du nombre de lots, de sa localisation, du système de chauffage utilisé, ou encore des caractéristiques techniques du bâtiment.
MaPrimeRénov’ Copropriété : zoom sur cette aide proposée par l’État
Pour lancer des travaux de rénovation énergétique collectifs en copropriété, il existe une aide principale nommée : « MaPrimeRénov’ Copropriété ».
MaPrimeRénov’ Copropriété est l’un des volets de MaPrimeRénov’. Elle concerne uniquement les travaux réalisés sur les parties communes, sur les équipements communs des immeubles et sur les parties privatives qui présentent un intérêt collectif.
Cette aide remplace :
• le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE),
• les aides « Habiter mieux sérénité » et « Habiter mieux agilité » de l’Anah (Agence nationale de l’habitat).
Quel est le montant financé par MaPrimeRénov’ Copropriété 2025 ?
Le montant de l’aide MaPrimeRénov’ Copropriété dépend bien entendu du nombre de logements au sein de la résidence, mais aussi du prix des travaux et de la situation financière de la copropriété.
Ce sont 30 % à 45 % du montant des travaux de rénovation énergétique qui peuvent être financés par cette aide, et plus précisément :
• financement de 30 % du coût des travaux pour une rénovation obtenant un gain énergétique d’au minimum 35 %,
• financement de 45 % pour ceux qui permettent d’obtenir au moins 50 % de gain d’énergie.
Il existe aussi un plafond par logement, à hauteur de 25 000 euros maximum.
Rénovation énergétique : quelles difficultés rencontrent les syndics ?
L’étude « Construire la copropriété de demain », menée par Viavoice pour GALIAN-SMABTP en mai 2025, a dévoilé plusieurs freins à la rénovation énergétique en copropriété.
Les syndics sont confrontés à des problématiques majeures :
1. Financer le coût des travaux (66 %).
2. Obtenir un accord entre copropriétaires (45 %).
3. Identifier les aides et les financements disponibles (33 %).
4. Trouver des artisans ou des prestataires adaptés (17 %).
5. Comprendre et gérer les démarches administratives (11 %).
6. Respecter les délais de réalisation (5 %).
7. Autres (2 %).
8. Ne se prononce pas (4 %).
En effet, il existe une certaine frilosité chez les copropriétaires qui refusent parfois de voter la réalisation des travaux. En cause : leur coût souvent élevé, avec un reste à charge important pour les copropriétaires, peu enclins à assumer cette somme.
Les changements réguliers de lois, comme c’est le cas par exemple pour MaPrimeRénov’, entraînent aussi des difficultés chez les syndics à identifier correctement les aides et autres dispositifs disponibles pour mener à bien ces travaux.
Ils rencontrent aussi des difficultés face au manque d’entreprises labellisées RGE ou « Reconnu garant de l’environnement ». Cela a deux conséquences : les délais s’allongent pour réaliser le DPE (Diagnostic de performance énergétique) ou un devis du montant des travaux. La réalisation des travaux prend donc plus de temps.
Tous ces freins ralentissent considérablement la rénovation des immeubles.
En résumé
Rénovation énergétique copropriété : quelles sont les obligations ?
DPE collectif, PPT (Plan Pluriannuel de travaux), constitution d’un fonds de travaux… Il existe de nombreuses obligations en matière de rénovation énergétique des copropriétés en France. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre syndic pour connaître toutes les règlementations actuelles.
Immeuble collectif : le PPPT est-il obligatoire pour une copropriété ?
Le PPPT (Projet de Plan Pluriannuel de Travaux) n’a pas de caractère obligatoire. Il s’agit d’une proposition de travaux à réaliser au sein des parties communes de l’immeuble, notamment pour réaliser un gain énergétique. Il doit faire l’objet d’une validation par les copropriétaires en assemblée générale.
Quelles aides et subventions à l’isolation existent pour les travaux des copropriétés en 2025 ?
En 2025, les copropriétés peuvent bénéficier de deux aides de l’État, pour l’isolation thermique et la réalisation de travaux de rénovation énergétique : MaPrimeRénov’ Copropriétés et l’éco-prêt à taux zéro (ou éco-ptz).
Quel est le coût d’un DPE collectif en copropriété ?
Selon les chiffres fournis par l’ADEME, un DPE collectif réalisé en copropriété peut coûter entre 1 000 et 5 000 euros.
Transition énergétique : qu’est-ce qu’un artisan RGE ?
Un artisan RGE est un professionnel « reconnu garant de l’environnement ». Ce label créé par l’État recense les entreprises habilitées à réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE) et/ou un audit énergétique.